Homélie - 29e dimanche ordinaire A 2020

Homélie
2020/10/18
Homélie - 29e dimanche ordinaire A 2020

29e dimanche ordinaire (Année A 2020)

À vous la grâce et la paix

Homélie
(Is 45,1.4-6 ; Ps 95 ; Th 1,1-5b ; Mt 22,15-21)

La liturgie de l’Eucharistie de chaque dimanche, dans un premier temps, nous fait toujours célébrer la Parole de Dieu, ce que nous sommes en train de faire. Nous venons d’entendre la proclamation de quatre textes de la Bible, des Saintes Écritures, pour nous, chrétiennes, chrétiens, Parole de Dieu. Quatre ! Un premier pris dans l’Ancien Testament, dans le livre du prophète Isaïe ; un deuxième dans le livre des psaumes, donc aussi de l’Ancien Testament ; un troisième qui nous fait passer au Nouveau Testament, le début d’une lettre de saint Paul ; et un quatrième, toujours un récit pris dans l’un des quatre Évangiles, cette année l’évangile de Saint Matthieu. Il en est ainsi dans chaque liturgie eucharistique dominicale. Suit l’homélie qui doit normalement nous aider à mieux saisir ce que Dieu veut nous dire, puisque nous avons pris le temps d’écouter sa Parole. Suivront le Je crois en Dieu et la Prière universelle. Ensuite nous célébrerons l’Eucharistie proprement dite.

Commençons notre réflexion par la deuxième lecture de la célébration de la Parole de ce 29e dimanche du  temps ordinaire. Ce sont les tout premiers mots de la première lettre de saint Paul aux chrétiennes et aux chrétiens de la ville de Thessalonique, dans le nord de la Grèce. Cette lettre a quelque chose de tout particulier, elle est la plus ancienne des lettres de l’apôtre saint Paul. Donc aussi le plus ancien, le premier texte du Nouveau Testament. Les historiens disent que Jésus serait mort et ressuscité en l’an 30, que saint Paul a dû écrire cette lettre aux Thessaloniciens en l’an 50, que les évangiles l’ont été après les années 70.

C’est intéressant de nous rappeler cela aujourd’hui alors que la liturgie nous fait entendre le début du plus ancien écrit du Nouveau Testament, le tout premier message écrit adressé aux disciples du Seigneur, et donc aussi à nous venus le rencontrer dans la célébration de cette Eucharistie. Ce message commence par ces mots, très agréables à entendre : À vous qui êtes en Dieu le Père et dans le Seigneur Jésus Christ, à vous la grâce et la paix. … Nous nous souvenons que votre foi est active, que votre charité se donne de la peine, que votre espérance tient bon. … L’annonce de l’Évangile n’a pas été, chez vous, simple parole, mais puissance, action de l’Esprit Saint, pleine certitude. Il faudra relire cela quelques fois au cours de la semaine pour que ces mots restent présents dans notre mémoire et dans notre cœur. C’était l’essentiel de la foi de l’apôtre saint Paul et des gens de Thessalonique, ce que les premières générations de chrétiens proclamaient au début de leurs rencontres eucharistiques du dimanche. C’est l’essentiel de notre foi de baptisés, la foi chrétienne qui nous identifie, vingt siècles plus tard, comme disciples du Seigneur,

Dans ces premiers mots du Nouveau Testament, est affirmé ce qui était alors la foi des chrétiens, la foi en Dieu le Père, la foi dans le Seigneur Jésus Christ, la foi dans la présence agissante de l’Esprit-Saint. Sont reconnues ces vertus qui sont au cœur de la vie chrétienne, la foi, la charité., l’espérance des chrétiens. Ce par quoi commencent la lettre de l’apôtre Paul, les premiers mots du Nouveau Testament, voilà ce que nous avons affirmé ensemble au début de cette célébration par les mots du signe de la Croix et de la salutation. C’est bon de nous redire cela.  

Il y a des mots intéressants aussi dans la première lecture de ce dimanche, des mots de l’Ancien Testament, du livre du prophète Isaïe. Ce qui nous est raconté au sujet du roi Cyrus se serait passé plus de 500 ans avant Jésus-Christ. Ce roi, un païen, nous est présenté comme un messie, c’est-à-dire un envoyé de Dieu, parce qu’il a permis aux Juifs exilés de retourner dans leur pays et de pouvoir y vivre dans la paix. Pour le prophète Isaïe, c’est comme si le roi Cyrus avait entendu ces mots : Je suis le Seigneur, il n’en est pas d’autre : hors moi, pas de Dieu. Je t’ai rendu puissant, alors que tu ne me connaissais pas. Cela nous dit qu’il arrive que des gens peuvent collaborer au plan de Dieu même s’ils ne sont pas croyants, s’ils sont chercheurs de vérité, de paix, d’entraide. Dieu est donc toujours présent quoi qu’il arrive et même quand nous le pensons absent. N’est-ce pas ce que nous devons vivre actuellement si nous sommes des femmes et des hommes d’espérance ?

Le récit évangélique raconte, comme cela arrive souvent, que les pharisiens veulent mettre Jésus dans l’embarras, le prendre au piège. Ils envoient donc quelques-uns de leurs disciples et des partisans d’Hérode pour l’interroger à propos de l’impôt. Ils lui demandent : Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur ? Ils ne veulent surtout pas entreprendre une discussion, c’est oui ou non ! Le piège est facile à saisir. Si Jésus répond qu’il n’est pas permis de payer l’impôt à César, les partisans d’Hérode vont le faire arrêter. S’il dit le contraire, ce sont les disciples des pharisiens qui vont rapporter cela aux gens et il va perdre de sa popularité parce que beaucoup de Juifs  ne veulent pas payer d’impôts aux Romains.

Jésus est plus habile que ces envoyés des pharisiens. Comme réponse à leur question, il demande qu’on lui montre une pièce de monnaie. Il leur fait voir qu’il y a sur cette pièce le portrait de César et leur dit ce qui est à logique : Rendez à César ce qui est à César, mais il ajoute ce qui est tout autant logique : rendez à Dieu ce qui est à Dieu. Il leur faut se rappeler que si cette monnaie porte l’image de César, la personne humaine est à l’image de Dieu. Fidèle à cet enseignement de Jésus, la première communauté chrétienne, l’Église à ses débuts a bousculé l’empire romain faisant une distinction entre son appartenance à la société civile et l’appartenance à la communauté chrétienne. Les chrétiens s’efforçaient d’être les meilleurs citoyens possibles mais ils refusaient de participer à la religion de l’état, de considérer l’empereur comme un dieu. C’est pourquoi, ils ont été persécutés durant trois siècles.

Ce récit, comme tous les évangiles d’ailleurs, nous fait voir Jésus ne laissant jamais passer une occasion de parler de Dieu ce qui a été l’essentiel de sa vie, tout particulièrement de ses années de marche à travers son coin de pays, la Galilée. Ce sera aussi l’essentiel de la mission qu’il confiera à ses disciples quand il les quittera, une mission qui ne doit jamais s’arrêter, même en temps de pandémie. N'est-ce-pas ce que nous rappelle l’Eucharistie de ce dimanche, le dimanche missionnaire qui rappelle à tous les disciples de Jésus qu’ils sont, qu’ils doivent être des disciples-missionnaires.

Frères bien-aimés de Dieu, vous avez été choisis par lui. Notre annonce de l’Évangile n’a pas été chez vous, simple parole, mais puissance, action de l’Esprit Saint, pleine certitude. Ces mots qu’écrivait l’apôtre Paul dans sa lettre aux chrétiens de Thessalonique, notre Archevêque nous les disait, à nous chrétiens du diocèse de Québec, par le biais de la communication virtuelle et nous pouvons les réentendre en allant vois sur notre ordinateur le site ECDQTV, le site du diocèse de Québec.

Marc Bouchard, prêtre

mbouchard751@gmail.com